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Editorial : Paroles, paroles…

Et oui ! on en parle. On en parle beaucoup… de Varroa.
Mais cela suffit-il ? Parle-t-on assez de la varroose ?
En effet : Infestation à Varroa n’est pas varroose !

Varroa est un parasite, la varroose une maladie. Les pathologistes pourraient expliquer que de nombreux facteurs (tels que les viroses associées) ont un impact qui ne tient pas forcément compte du nombre de varroas présents dans les colonies.

Certains qui ne considèrent que la seule infestation à Varroa voudraient prévoir le moment où les colonies sont en danger pour pouvoir agir. C’est faire fi des autres facteurs étiologiques de la varroose. Et puis les tests de suivi d’efficacité réalisés par la FNOSAD ont démontré une fois de plus que, dans un même rucher, d’une colonie à l’autre, le niveau d’infestation n’était pas similaire. Pas facile…

D’autres voudraient faire de Varroa le fléau unique de l’apiculture.

D’autres encore « pensent » et prétendent avoir dans leurs colonies des super-abeilles qui n’ont rien à redouter des effets du parasite, ce qui leur procure un prétexte pour ne pas traiter. Connaissent-ils bien tous les effets pathogènes du parasite ? Ont-ils vérifié comme il se doit et de façon rigoureuse la prétendue tolérance de leurs colonies ?

Une chose est certaine : il est bien là, sournois, tapi dans toutes les colonies, extrêmement pathogène avec son cortège de facteurs associés. Il affecte de façon significative l’espérance de vie des abeilles qui ont été soumises à ses actions spoliatrice et vectrice. Qu’il s’agisse d’abeilles d’hiver ou d’abeilles d’été. Ceci favorisant l’effondrement des colonies.

Un constat : tous les apiculteurs ne sont pas égaux devant la varroose. Cela s’explique par le nombre de facteurs associés aggravant l’infestation. Donc chaque apiculteur se doit d’avoir une très bonne connaissance de la maladie « varroose ». Et ce, d’autant que la solution idéale n’existe pas, que l’on ne possède pas l’arme fatale contre Varroa. Pas de substance acaricide dans notre arsenal thérapeutique ayant une efficacité avoisinant les 99 %.
Pour l’heure et en l’absence de possibilité d’action sur les autres facteurs, une seule consigne de sagesse à mettre en avant : toutes les colonies sans exception doivent être mises sous contrôle de l’infestation, au moment opportun, avec des substances ou médicaments, autorisés, dont on connaît parfaitement les impacts en matière de résidus dans les produits de la ruche, d’innocuité pour les abeilles (et pour l’opérateur…) et d’efficacité.
Cette efficacité doit être surveillée, contrôlée, afin d’élaborer une stratégie de lutte adaptée.

Donc parallèlement à la fourniture des médicaments acaricides, les OSAD et la FNOSAD se doivent d’organiser les suivis d’efficacité de ces médicaments (voir nos 226, 231, 232 et 237 de La Santé de l’Abeille). Chaque apiculteur doit pouvoir savoir quel a été l’impact des moyens de lutte qu’il a mis en œuvre. Cela se vérifie par des actes.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD