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Editorial

Le Ministre de l’agriculture et la DGAl lancent une enquête épidémiologique…… et ce, avec le concours de l’ANSES.Le protocole de cette étude va être éprouvé dans un département pilote dès cette fin de saison. Bien sûr cette étude doit répondre à plusieurs objectifs dont celui d’appréhender la prévalence de certains troubles apicoles. Ce qui correspond en gros à faire de façon un peu plus scientifique et plus étendue ce qui se faisait déjà grâce au réseau des agents sanitaires

apicoles dans nos départements et qui était synthétisé par la DGAl chaque année. Ce qui, du reste, n’aurait jamais dû cesser d’être effectué, mais chacun connaît les raisons de cet effritement de la cause sanitaire apicole (plus de formation ni de renouvellement des ASA, pas d’encadrement de la part de certaines DDPP ce qui a un effet négatif sur la motivation des ASA, etc.).
D’ailleurs, si cette action se pérennise et s’étend par la suite à d’autres départements, il faudra nécessairement disposer de forces vives, c’est-à-dire d’acteurs de terrain qui pourraient être, entre autres, les ASA. Les mêmes pour lesquels on nous a dit lors des états Généraux du sanitaire qu’on n’en voulait plus faute de pouvoir leur donner un statut. Quelle belle cohérence !

Bien sûr, nous ne pouvons qu’adhérer à ce projet même si, à notre avis, il mérite des améliorations.

Mais une question lancinante m’ennuie… Cette étude qui va porter sur la prévalence, donc sur du collectif, ne correspond pas tout à fait aux attentes et besoins de l’apiculteur confronté régulièrement à des problèmes d’ordre sanitaire qui devient légitimement « égoïste » et qui se soucie plus de savoir de quoi ses abeilles sont malades et surtout ce qu’il peut faire pour y remédier et rendre son exploitation plus efficiente (voir p. 469). Il faudra donc motiver les apiculteurs participants. Voilà une mission supplémentaire dédiée aux OSAD et à la FNOSAD à l’heure même où certains se chargent d’affaiblir ces structures. Encore une incohérence !
L’apiculture demeure la seule filière d’élevage où, pour diverses raisons, l’éleveur n’a pratiquement pas d’accès au diagnostic*, ne l’oublions pas… et ce n’est pas normal.

Jean-Marie Barbançon, Président de la F.N.O.S.A.D.

* Le diagnostic est le résultat de la synthèse / confrontation d'éléments épidémiologiques (exemple : survenue d’une miellée et troubles concomitants) et cliniques (symptômes et signes cliniques) avec les données fournies par les examens complémentaires tels que les analyses de laboratoire (recherche d’agents vivants pathogènes, analyses toxicologiques). Il nécessite donc l’intervention sur le terrain de personnes compétentes en pathologie apicole qui, au vu des éléments épidémio-cliniques, soient également capables d’orienter les recherches complémentaires et d’interpréter les résultats de ces dernières. Ces personnes sont rares… ou ne sont pas consultées. De plus, en pathologie apicole, plus encore que pour les autres filières d’élevage, il est souvent nécessaire d’orienter les recherches analytiques vers la toxicologie. Or, ces analyses ont un coût trop prohibitif pour l’apiculteur qui y renonce. Enfin, c’est d’un diagnostic solidement établi que découle “la conduite à tenir” (par exemple : traitement, action en justice, etc.).