• Editorial - Jean-Marie Barbançon, Président de la F.N.O.S.A.D. /LSA : Un idéal, un but…
  • Drôle d’année apicole et maladies du couvain
  • Quel été aurons-nous cette année ?
  • En de si longs voyages
  • Hawaï - Comment l’arrivée de Varroa destructor a modifié l’environnement viral de l’abeille domestique dans l’archipel et quelles sont les méthodes de lutte possible ?
  • Pesticides et abeilles : l’EFSA nous écrit un important épisode du feuilleton
    Retour sur les avis de l’Anses (Saisine?no?2012-SA-0092?et?2012-SA-0150) suite à la publication de l’article : Henry et al. - A common pesticide decreases foraging success and survival in honey bees. Science, 2012 Apr 20 ; 336 (6079) : 348 - 50
  • Le cynips du châtaignier
  • Êtes-vous apiculteur-botaniste ?
  • Lorsque des espaces industriels favorisent la biodiversité…
  • Description d’une démarche volontaire pour préserver des colonies d’abeilles sauvages, le cas de la carrière de sablon d’Hamel (59) exploitée par l’entreprise STB Matériaux
  • Espagne : le Défenseur du Peuple demande le retrait des autorisations de l’imidaclopride

Chers lecteurs : vous avez entre vos mains le no 250.
250 numéros !!! soit presque 46 ans que la revue existe. Un bail !
A cette occasion nous reprenons l’édito du no 1, 1er trimestre 1967, écrit par André Regard. Beaucoup de choses restent d’actualité. Le travail pour former et informer les apiculteurs, pour dispenser les connaissances utiles, pour aider à maintenir les abeilles en bonne santé continue d’être aussi nécessaire qu’il y a 250 numéros. Certes, nous bénéficions actuellement d’internet. Mais rien ne vaut une revue toujours disponible et La Santé de l’Abeille joue bien son rôle.
Yves Layec

Editorial du numéro 1 de 1967 : Un idéal, un but…

Notre siècle avance à pas de géant. Dans tous les domaines, la technique prime. Savants et novateurs tracent la voie tandis que les réalisateurs mettent en pratique.
Un slogan partout retentit : PRODUCTIVITÉ. En écho, un autre lui répond : VULGARISATION.

La recherche a pour but essentiel de trouver des matériaux et des méthodes modernes permettant d’obtenir plus et plus vite, mais son effort est vain si les progrès qu’elle effectue ne sont pas mis en pratique par les professionnels des branches intéressées.

Pour éviter cet écueil, un contact indispensable et constant doit s’établir entre chercheurs et utilisateurs. Des moyens de diffusion, commodes et simples, doivent permettre, aux uns de divulguer largement les résultats de leurs travaux, aux autres de faire connaître leurs constatations lors de la mise en pratique.

Les réunions et conférences ont, certes, prouvé leur utilité dans ce domaine, mais c’est à la presse, et en tout premier lieu aux revues spécialisées qu’incombe la tâche d’informer la profession, de la guider sur le chemin du progrès, d’établir cette liaison indispensable entre le Laboratoire ou le Centre d’expériences et le terrain d’exploitation.
En créant « La Santé de l’Abeille », la FNOSAD répond à un besoin, comble un vide. Désormais, cette nouvelle revue tiendra tous les apiculteurs de langue française au courant des derniers progrès de la science apicole dans le domaine si particulier et pourtant si vaste de la lutte contre les maladies des abeilles.

Puisque notre siècle est celui du rendement, l’apiculture doit s’adapter aux exigences du marché, à la concurrence et pour cela, doit produire plus malgré les variations de la flore et les impondérables du climat. Face à ces éléments dont il n’est pas le maître, l’apiculteur peut réagir en influençant les facteurs sur lesquels il est en mesure d’intervenir. Parmi ceux-ci, deux éléments sont particulièrement déterminants lorsqu’il s’agit d’élevage : la race et l’état de santé.

Que le but soit d’obtenir de la viande, du lait, de la laine ou du miel, le rendement part de la sélection. Mais si bonne soit la race, survient la maladie et tous les efforts sont anéantis. Rien donc de durable et de profitable ne peut être tenté sans sélection et sans protection contre l’épidémie.

Les lecteurs de « La Santé de l’Abeille » trouveront dans leur revue de nombreux articles, très complets, très documentés, mais cependant rédigés de façon à être compris de tous. Au fil du temps, les apiculteurs découvriront les bienfaits de la sélection par la génétique et son influence sur le comportement de l’abeille, son rendement, sa résistance à l’infection. Ils auront connaissance de tout ce qui se passe dans le monde en matière de recherche, d’expérimentation et d’organisation sanitaire apicole. Tenus aussi au courant de la constante évolution du progrès, ils seront mieux armés pour conduire leur exploitation. Partout, ils en tireront un profit plus substantiel.

Par sa documentation et ses conseils, par l’esprit de coopération qu’elle veut entretenir entre tous les milieux apicoles, « La Santé de I’Abeille », organe de vulgarisation sanitaire, espère contribuer efficacement à la création d’une apiculture saine, forte, rentable.

André Regard, Vice-Président de la FNOSAD en 1967

Editorial du numéro 250 : Drôle d’année apicole et maladies du couvain

Un printemps détestable dans quasiment toutes les régions françaises sur le plan météorologique : froid et précipitations. Ces mauvaises conditions ont entraîné une diminution nette des entrées de ressources alimentaires pour les colonies d’abeilles, les conduisant inexorablement, pour la plupart, vers un état de souffrance et de déséquilibre.

D’où l’observation de nombreux cas de maladies des couvains : loque américaine, loque européenne et aussi couvain sacciforme.
Nous avons eu de nombreux retours et demandes d’information au sujet du diagnostic de ces maladies que l’on croyait savoir « diagnostiquer » sur le terrain.
En fait il est confirmé cette année que :

les observations de terrain ne peuvent tout au plus conduire qu’à des suspicions ;le recours aux services du laboratoire s’avère indispensable pour établir un diagnostic précis ;le laboratoire est bien souvent obligé de pratiquer des analyses complémentaires (PCR d’identification, mise en culture) en plus de la classique bactérioscopie pour arriver à se prononcer.

En effet et à titre d’exemple, des signes comme le test de viscosité (test de l’allumette) s’avèrent de plus en plus souvent non fiables.
De cela on peut tirer plusieurs conclusions. Tout d’abord être modeste sur le terrain et s’abstenir de prononcer des diagnostics de façon péremptoire. Donc ne pas hésiter à recourir au diagnostic de laboratoire.
Cela nous montre qu’un vaste chantier de recherches reste à ouvrir quant à ces maladies, notamment en matière d’épidémiologie moléculaire, ne serait-ce que pour avoir une meilleure connaissance des souches de bactéries qui sévissent dans nos ruchers.

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD