• Editorial - Jean-Marie Barbançon, Président de la F.N.O.S.A.D. /LSA, Mouvance ou agitation ?
  • Le 250e numéro de La Santé de l’Abeille
  • Mise en hivernage… déjà…
  • Survie post-hivernale des colonies : mise en évidence de l’impact de Varroa destructor
  • Au fil des heures
  • L’Unité Pathologie de l’Abeille Anses Sophia Antipolis : Laboratoire de référence de l’Union européenne pour la santé des abeilles
  • Synthèse de la Journée Scientifique Apicole organisée conjointement par Oniris et la FNOSAD le 7 juin 2012 à Nantes
  • L’apiculture dans le district d’Amadié Gouvernorat de Dohuk Kurdistan irakien
  • Adieu à un ami
  • A la gloire de l’abeille

 Editorial : Mouvance ou agitation ?

Depuis les états Généraux du Sanitaire, rien n’est plus et ne sera plus comme avant en matière de sanitaire apicole… On est en droit de se poser quelques questions quant à l’opportunité des changements qui s’opèrent.

Quelques exemples…

Pendant près de 25 ans, nous avons demandé à l’Administration de revoir le statut des agents sanitaires apicoles (ASA). Réponse : désormais il n’y aura plus d’ASA mais des « intervenants sanitaires » (termes choisis par l’Administration dans l’urgence de la mise en place des enquêtes épidémiologiques des 6 départements pilotes). Ces intervenants vont être rémunérés par les OSAD ou les sections apicoles des GDS multi-espèces (lesquelles devront bien sûr acquitter les charges sociales correspondantes à ces rémunérations).

Faut-il revenir sur les modifications imposées pour les enregistrements des ruchers?? La nouvelle formule, avec exigence de numéros NUMAGRIT ou SIRET, se soucie-t-elle d’un quelconque intérêt sanitaire ?

C’est bien connu : les mortalités récurrentes des colonies d’abeilles sont d’origine « multifactorielle ». (Voilà un mot qu’il faudrait inventer s’il n’existait pas déjà. Pratique pour cacher l’arbre dans la forêt…).
Cette « multifactorialité » arrive dans les conclusions des rapports d’experts, intelligents certes, mais qui ne peuvent, pour la plupart, être considérés comme d’éminents pathologistes de l’abeille. Alors, pour tenter d’y voir plus clair, on lance de vastes et coûteuses enquêtes épidémiologiques en Europe. Mais comme le problème est « multifactoriel », on oublie un facteur sans doute non négligeable : le facteur environnemental, sous prétexte qu’inclure les investigations sur ce facteur coûterait trop cher… « Tout va très bien, Madame la Marquise, tout va très bien !… »

En France, vient de sortir un « Plan d’action Abeille ». Pour l’instant classé confidentiel, ce document propose diverses mesures. à chaque paragraphe ou presque, on se demande qui va payer pour la réalisation de la mesure proposée. Ne cherchez pas, la réponse est sous-jacente?: ce sont les apiculteurs et l’apiculture qui devront mettre la main à la poche car les aides nationales ou européennes ne suffiront pas.

Le bilan de cette année apicole est assez catastrophique, certains apiculteurs vont clore la saison sans avoir rentré de miel. à ceux-là pourra-t-on demander de mettre encore plus la main à la poche ?

Autre réalité : le varroa est bien toujours là, même si, en raison des facteurs météo climatiques de l’année, l’infestation des colonies semble moindre que l’an passé.

Alors traitez et traitez bien vos colonies. Et, pour le reste, faites comme le grand chêne qui ne se soucie pas du cochon qui se frotte à son écorce

Jean-Marie Barbançon, Président de la FNOSAD