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Persévérer et se former

Lutter contre le varroa reste encore et toujours une priorité pour la sauvegarde de nos colonies, mais il faut bien admettre que cela devient de plus en plus difficile, nécessitant une bonne maîtrise technique dans la conduite des ruches. La Fnosad, sur ses fonds propres, évalue depuis maintenant plus de quinze ans l’efficacité des produits anti-varroa, et les prémices de la perte d’efficacité des médicaments à base d’amitraze se sont confirmées en 2022. Menés en configuration de terrain par des apiculteurs respectant scrupuleusement le protocole, ces tests d’efficacité montrent, en ce qui concerne Apivar, médicament à base d’amitraze, des résultats qui sont en net retrait par rapport à ceux des années précédentes. Je vous laisse apprécier la situation dans l’article page 63. Un grand merci à celles et à ceux qui ont participé à ces tests.

Dans le numéro de septembre-octobre 2003 de La Santé de l’Abeille paraissait déjà un article qui alertait sur la disponibilité des médicaments vétérinaires. Force est de constater qu’en vingt ans, il n’y a eu aucune évolution notable des médicaments anti- varroa si ce n’est avec des médicaments à base d’acide oxalique – substance pour laquelle l’étude de Limite maximale de résidus (LMR nécessaire pour toute demande d’AMM d’un médicament) a été en très grande partie financée par la filière apicole, française notamment. Notre arsenal thérapeutique, toujours basé sur les mêmes molécules, reste précaire et fragile. On écrivait en 2003 « les laboratoires, face au coût et à la complexité des dossiers d’AMM à monter, restent immobiles et ne proposent rien ». Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Pour pallier ces manques d’efficacité, un double traitement est devenu indispensable pour le maintien des colonies, et ce deuxième traitement à base d’acide oxalique doit se faire hors couvain, lors d’un arrêt de ponte en hiver (pour les régions qui connaissent encore des hivers), ou à la suite d’un encagement de reine comme cela a été exposé dans le numéro précédent.

Autre combat : Vespa velutina, un fléau pour nos colonies mais un fléau également pour toute l’entomofaune, qui met en péril la pollinisation dont dépend la biodiversité. Pour l’heure, il semble que seuls les apiculteurs se préoccupent et prennent en charge la lutte contre ce problème qui, à mon sens, concerne l’ensemble de la société et doit être pris en compte par l’État. Il est nécessaire et urgent de mener des études scientifiques sur les impacts du frelon sur l’écosystème, de promouvoir des moyens de lutte et de les soutenir financièrement.

Face à ces dangers sanitaires et autres pressions environnementales, la formation des apiculteurs doit être renforcée et largement répandue. La Fnosad, avec son réseau de formateurs, est à la disposition des groupements et répondra à toute sollicitation pour des formations, des conférences et autres interventions.

À l’heure où j’écris ces lignes, les premières récoltes arrivent dans les mielleries et j’espère que nous connaîtrons une bonne saison apicole.

Louis Pister, président de la FNOSAD-LSA