Praticapi

Le printemps est là. Les colonies d’abeilles se développent. L’apiculteur est à la peine.

Lu pour vous
Comportement des abeilles au coeur de la ruche : les enseignements tirés de l’analyse d’enregistrements vidéo de longue durée

Actualités

La nouvelle Loi européenne sur la Santé Animale (LSA)

Actualités

Quand l’Europe s’occupe des abeilles

Espèces invasives

La lutte contre le frelon asiatique

Espèces invasives

Analyse comparée de l’attractivité et de la sélectivité de trois dispositifs de piégeage de Vespa velutina nigrithorax

Mortalités

L’étude épidémiologique BAPESA est-elle une enquête à décharge ?

Biodiversité

Abeilles et champignons. Abeilles collectrices de parties de champignons. 6e partie, 1re section

Néonicotinoïdes : enfin une bonne nouvelle !

La Cour de justice de l’Union européenne vient de confirmer que la Commission européenne était en droit d’interdire l’utilisation des néonicotinoïdes sur les cultures attractives pour les abeilles.

Pour rappel, en 2013, la société pharmaceutique et agrochimique Bayer a formé un recours contre l’arrêt par lequel la Commission européenne avait partiellement suspendu trois substances : l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame. Déboutée en 2018, la firme avait fait appel. Ce nouvel arrêt met donc un terme à cette longue bataille juridique et c’est une excellente nouvelle pour le monde apicole et pour la biodiversité en général. En effet, l’institution, par cette décision, soutient l’utilisation du principe de précaution et le fait que, même en cas d’incertitude, la Commission européenne est en droit d’imposer de telles restrictions.

Tout au long du processus, les ONG environnementales Greenpeace Europe, Pesticide Action Network Europe, Buglife et BeeLife, à laquelle la FNOSAD est adhérente, ont soutenu la Commission et se réjouissent de cette décision.

Reste qu’une amélioration constante de l’évaluation des risques des substances actuelles et futures avant leur mise sur le marché est toujours requise. Cette évaluation repose aujourd’hui sur une mise en oeuvre hybride du document d’orientation sur les animaux terrestres de 2002 (OEPP 2010) et du document d’orientation sur les abeilles de l’EFSA 2013. L’OEPP 2010 est utilisé pour évaluer le risque de toxicité aiguë et l’EFSA 2013 le risque de toxicité chronique et de toxicité pour les larves.

Actuellement, les pesticides (ou tout autre facteur de stress) réduisant de plus de 7 % la taille des colonies sont considérés comme présentant un risque. Bien que ce seuil semble être admis de manière informelle par les évaluateurs de risques (les scientifiques), les gestionnaires, eux (les politiciens et les décideurs), ne l’ont pas accepté officiellement. C’est pourquoi les États membres en rediscutent actuellement. Certains, dont la France, proposent ce seuil de 7 % alors que d’autres vont jusqu’à 12,8 %, voire 23 ou 25 % .

Ces chiffres ne sont pas acceptables ! N’oublions pas que ces risques pesticides s’ajoutent à d’autres problèmes : perte de ressources alimentaires, maladies, parasitoses, etc.

Le seul seuil de risque acceptable est 0 %. Pourquoi l’apiculture devrait-elle subir des pertes en raison de l’utilisation de pesticides alors que la plus-value des insectes pollinisateurs sur les cultures et sur la biodiversité se chiffre en millions d’euros ? Quel autre secteur d’activité accepterait cette situation ?

Jean-Marie Barbançon et Louis Pister, président et vice-président de la FNOSAD-LSA