Imprimer

Varroa destructor, le bout du tunnel ?

Voilà presque quarante ans que Varroa destructor hante nos colonies, ajoutant son action délétère à tous les autres méfaits issus des produits phytosanitaires et de la destruction de l’environnement.

Un colloque luxembourgeois, au début de ce printemps, titrait un de ses exposés “Résistance à Varroa : enfin la sortie du tunnel” Voilà près de vingt ans que cette idée d’abeilles tolérantes à Varroa fait son chemin. Des recherches et des travaux de plus en plus poussés sont menés sur cette abeille VSH (Varroa Sensitive Hygiène) et des avancées significatives existent dans le domaine de la sélection. La nature serait parvenue sans doute à ce résultat, par la sélection naturelle, mais au prix d’une énorme dépression dans le monde des abeilles et dans celui de la production apicole. Il faut saluer ces scientifiques et autres sélectionneurs pour leurs travaux en espérant que l’autre face de cette médaille ne cache pas d'autres problèmes pour nos abeilles.

Mais cela ne doit pas empêcher de suivre d’autres pistes de recherche pour étudier le varroa et d’éventuelles perspectives de lutte par de nouvelles substances, issues de champignons par exemple, comme relaté dans le no 291 de La Santé de l’Abeille. La recherche fondamentale ainsi que la recherche appliquée sont une nécessité dans le domaine de la lutte contre le varroa et il est indispensable que des moyens soient mis à disposition des chercheurs.

Cela ne doit pas empêcher les pratiques apicoles (création de nucléus, découpe de couvain de mâle, blocage de ponte etc.) permettant de baisser la pression parasitaire en cours de saison.
Cela n’empêche pas non plus de lutter contre la pollution de notre environnement et à la dégradation des espaces naturels pour les abeilles. Cette préoccupation sera l’objet du prochain congrès de la FNOSAD, organisé par le GDSA de la Saône-et-Loire, qui se tiendra à Mâcon les 25, 26 et 27 octobre 2019. Venez nombreux.

Nous sommes arrivés au moment de la saison où il faut surveiller le taux d’infestation de nos colonies et surtout ne pas tarder à mettre en œuvre le traitement anti-varroa afin de garantir une bonne mise en hivernage qui sera le gage d’une prochaine saison pleine d’espoirs.
Pour avoir connu, comme un certain nombre d’entre vous, une apiculture sans le varroa et surtout sans traitement chimique des colonies, je souhaite ardemment que l’on retrouve cette façon de pratiquer pour redonner de la sérénité à nos abeilles et notre métier d’apiculteur, bien que d’autres nuages sombres s’amoncellent à l’horizon.

Louis Pister Directeur de La Santé de l’Abeille